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  • Photo du rédacteurSandra Fabritz

LES MYTHES SUR LA POSTURE DU CAVALIER - PARTIE 1 (sur 178) MYTHE N°1 : “DESCENDS TES TALONS”



Ça faisait longtemps que j’avais envie de vous faire un article sur cette petite phrase anodine, entendue et/ou répétée 23 478 fois par tous les cavaliers, une de mes phrases préférées, ce fameux “DESCENDS DONC TES TALONS”.


Mais le croisement entre les explications techniques à transmettre, la pédagogie nécessaire pour le faire et le risque de me faire huer par nombres de professionnels et de cavaliers a activé ma capacité intersidérale de procrastination.


En bref, ça fait 3 ans que ce post est dans les tuyaux.


Le déclic qui m’a sorti de ma léthargie procrastinatrice, c’est d’assister au énième cours d’équitation où j’ai encore entendu cette fameuse phrase, et où mes yeux ont souffert à l’observation dudit cavalier qui tentait vainement de retrouver l’équilibre sur une monture désemparée.


De là, je me suis fixée l’objectif que cette phrase disparaisse de la bouche de tous les acteurs du monde équestre (oui je sais, je suis hyper ambitieuse comme nana).


Déjà, pourquoi il est demandé de descendre ses talons? :


En théorie, cette proposition a pour but premier de faire “descendre la jambe”, et ainsi d’assurer une verticalisation de la posture, un meilleur équilibre et une meilleure posture à cheval.


Lorsqu’elle est demandée à un cavalier expérimenté et connecté à son corps, cette proposition entraîne généralement une multitude de micro-mouvements qui vont effectivement permettre d’améliorer la posture : le cavalier réalise un léger ajustement de son bassin, libérant ainsi les muscles iliaques et potentiellement les psoas, ajustant les adducteurs, déliant les articulations coxo-fémorales, relâchant ainsi les moyens fessiers.


Ainsi, la jambe descend et parfois les talons avec, même si en vrai on s’en fou des talons (nooon, pas taper!!!!!).



Mais alors, pourquoi descendre ses talons ne sert à rien?


Parce que nous ne sommes pas des playmobils.


Notre corps est constitué de divers éléments interconnectés, et quand une action est demandée sur une partie du corps, ça entraîne un remaniement complet de la posture.


En terme pratique et biomécanique, la plupart du temps, les talons descendent, causant en cascade diverses réponses inadéquates potentielles (vous n'êtes pas obligé de cocher toutes les cases hein ) :


- les jambes s’avancent, et le cavalier se retrouve le “cul dans la brouette” si sa selle le permet, ou avec les jambes collés aux taquets avant et la zone lombaire en PLS.


- la cheville se retrouve en hyperflexion, notamment chez les hyperlaxes, et c’est délétère pour cette gentille articulation indispensable à nos déplacements de bipèdes.


- le psoas se contracte, les muscles iliaques également. Au mieux ça empire la situation. Au pire ça fait très mal au dos.


- le bassin bascule en antéversion excessive (pubis sur le siège) ou en rétroversion excessive (fessiers sur le siège sans contact avec le périné)


- le haut du corps n’est plus à sa place, trop en arrière ou trop en avant, entraînant une autre cascade de problématiques : la position des mains, les épaules, les cervicales, le port de tête…


- une instabilité de l’équilibre apparaît, le corps n’arrive pas à trouver ses marques, et c’est anxiogène pour l’instinct de survie du couple cheval / cavalier


- l’indépendance des aides n’est plus possible


- les réflexes archaïques se mettent en marche, les orteils se crispent, la jambe remonte, on se transforme en crapaud rassemblé en 1 bloc.


- …..



Vous l’aurez compris, descendre ses talons ne fonctionne pas. En général, ça empire même la situation.


Par contre, comprendre la cause de la jambe qui ne descend pas (psoas contracté, selle trop contraignante, étriers mal réglés, assise instable, stress, chaîne musculaire avant naturellement courte….) permet de progresser assez rapidement.


Et il existe une multitude d’outils faciles à mettre en place qui permettent d’améliorer la situation. Je vous en reparlerai bientôt


Pour rappel, même si aucun cavalier n’est un playmobil, chaque cavalier a une posture qui lui est spécifique, un fonctionnement physique unique, et des contraintes physiologiques personnelles.


(au cas où, n’hésitez pas à relire mon article qui parle de la posture du cavalier : https://www.equiyogaom.com/post/yoga-cavalier-la-posture-parfaite-a-cheval )



Sur ce, je retourne étirer mes talons.

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